Nationalité japonaise
Né en 1941 à Tokyo (Japon)
Vit et travaille à Tokyo (Japon)
Biographie
Bibliographie
Liste expositions

Biographie

Né à Tokyo en 1941, Ko Nakajima obtient le diplôme de l'Université de Tokyo en 1964 et enseigne par la suite dans une école de photographie. De 1963 à 1983, il produit de nombreuses vidéos et participe à différents festivals à travers le monde. Dès 1965 il travaille dans le domaine de l'animation expérimentale. A partir de 1983, son travail prend un tournant décisif vers les nouvelles technologies. Il participe à l'exposition The Artist And The Computer où il anime un atelier avec l'Aniputer. Conçu par Ko Nakajima, l'Aniputer est un ordinateur individuel fait pour produire des graphismes. Réalisé avec le département de recherches de " Japan Victor Company " (JVC), il permet à l'utilisateur de manipuler la vidéo et les images par ordinateur, devenant ainsi un acteur de la création d'image animée. Ko Nakajima va dès lors régulièrement animer des ateliers avec cet ordinateur, contribuant ainsi à la diffusion et à la popularisation de l'image électronique. Pionnier de l'art vidéo, et en particulier de l'animation, il participe à diverses autres expositions sur le thème de l'ordinateur et de l'animation assistée par ordinateur et propose régulièrement des ateliers, afin de sensibiliser le public à ces nouvelles pratiques.
Cependant ces outils ne l'empêchent pas de concentrer ses thématiques sur la nature. La vidéo Mont Fuji (1984) mêle images de synthèse et photographies. Cette montagne est le point culminant du Japon. Il s'agit d'un volcan, toujours considéré en activité même s'il n'y a pas eu d'éruption depuis 1707. Après une succession de photos qui rendent hommage à la beauté du site tant célébré par les Japonais, Nakajima simule une éruption en images de synthèse. A l'aide de l'Aniputer, les photos du Mont sont animées sur l'écran, créant un défilement dynamique et une composition à multi-images montrant la diversité de l'image du Fujiyama. En 1988, il réalise Rangitoto, nom d'un volcan sur une île de Nouvelle-Zélande, pour une chaîne nationale néo-zélandaise, poursuivant ainsi son travail sur la nature et les volcans.
Fasciné par l'histoire de l'art asiatique, la philosophie taoïste et son influence sur la culture japonaise, il s'inspire dans son travail des cinq éléments importants dans la théorie taoïste – les arbres, le feu, la terre, la pierre et l'eau – et tout simplement de la nature en général. L'élément le plus important pour lui est la terre, car elle procure la vie aux plantes qui sont elles-mêmes essentielles à l'homme. Ses vidéos évoquent essentiellement ces éléments. Dans l'idée du cycle de la nature, l'artiste a le projet de relier ces films entre eux dans une vaste installation. Dans ses dernières œuvres, l'artiste présente systématiquement ces vidéos à l'intérieur de structures faites d'éléments naturels, terres, branches, troncs d'arbres, feuillages etc. Les écrans sont disposés à des hauteurs et des inclinaisons variables, invitant le spectateur à bouger son corps entrant ainsi dans une relation physique à l'image et transformant par ce biais le rapport à l'environnement électronique, conçu essentiellement pour une utilisation de bureau. Pour le Auckland Arts Festival en 2011 en Nouvelle Zélande, l'artiste a présenté cinq installations vidéo, dans lesquelles une performance avec de la musique et des danseurs Buto, a pris place. S'il revendique sa culture, il est profondément ancré dans son époque, d'où le choix de cette danse exclusivement japonaise mais en rupture avec la tradition. Toujours dans une démarche pédagogique et participative, l'artiste a aussi mis en place, avec son collègue japonais Kentaro Taki, un atelier explorant les façons de combiner le matériel électronique obsolète avec des équipements de pointe, afin de questionner le développement technologique, la consommation et les préoccupations écologiques.

Patricia Maincent