Nationalité libanaise
Née en 1952 à Beyrouth (Liban)
Vit et travaille à Londres (Royaume-Uni) et à Berlin (Allemagne)
Biographie
Bibliographie
Liste expositions

Conférence au Centre Pompidou, "Vidéo et Après", 14 janvier 2008

Biographie

Mona Hatoum est d'origine palestinienne. Marquée par les événements qui ont conduit le peuple palestinien à l'exil et à la lutte pour l'affirmation d'une identité nationale, elle oriente très tôt son oeuvre vers un engagement politique.


Les performances qu'elle réalise au cours des années 80 sont empreintes d'un caractère contestataire et d'un esprit de résistance. Elle utilise dans un premier temps la performance, avant de se tourner vers la vidéo, l'installation et la photographie.


En 1972, Mona Hatoum obtient le diplôme du Beirut University College au Liban. Lors d'un séjour à Londres en 1975, elle est contrainte de demeurer dans la capitale anglaise en raison du déclenchement de la guerre civile au Liban. Ainsi commence son exil.


De 1975 à 1979, elle étudie au Byam Shaw School of Art à Londres et, en 1981, obtient le diplôme de la Slade School of Art. Elle expose pour la première fois en 1980 au Battersea Art Centre de Londres et au London Film Makers Co-op. Ce fut pour elle le début d'une reconnaissance internationale. D'abord artiste résidente au Western Front of Art de Vancouver en 1984, au Chisenhale Dance Space de Londres en 1986 et 1987 et au 9.1.1. Contemporary Arts Center de Seattle en 1988, elle a été ensuite membre du Comité administratif du London Video Access [distributeur de vidéos d'artistes] de 1986 à 1989, du Comité de rédaction de la revue Third Text (Third World Perspectives on Contemporary Art and Culture) de 1987 à 1994, ainsi que du Comité de films et de vidéos d'artistes du Arts Council of Great Britain de 1990 à 1993.


En 1986, Mona Hatoum est invitée à enseigner au Central Saint Martins College of Art and Design de Londres, où elle restera jusqu'en 1994. De 1989 à 1992, elle devient professeur agrégée au Cardiff Institute of Higher Education. A partir de 1992, et ce durant deux ans, elle est professeur à la Jan Van Eyck Akademie de Maastricht (Pays-Bas).


En 1994, une exposition présentant son parcours artistique de 1983 à 1994 a eu lieu au Centre Georges Pompidou à Paris. D'autres expositions personnelles ont été organisées, notamment au Museum of Contemporary Art de Chicago et au Museum of Contemporary Art de New York en 1997.
Au début de sa carrière artistique, au cours des années 80, Mona Hatoum se consacre essentiellement à la réalisation de performances, centrées sur la métaphore du corps comme symbole d'un espace social aliéné. Puis, à la fin des années 80, elle se tourne vers la vidéo, qu'elle utilise pour enregistrer ses propres performances. En 1988, prenant conscience que l'acte performatif "est devenu une action institutionnalisée ayant perdu son aspect critique" [1], elle décide de ne plus réaliser de performances. Elle se consacre alors à la conception d'installations et de bandes vidéos où elle mélange des éléments paradoxaux tels que des matériaux industriels, des grillages, des panneaux vitrés, des billes, la lumière, la température, afin de créer une réelle tension chez le spectateur. L'oeuvre de Mona Hatoum traite de l'expérience du déplacement, de la désorientation, de la reconstruction de l'identité, du désordre que génère la vie et du profond sentiment de malaise qui en découle.


Les matériaux qu'elle utilise dans ses installations rappellent les éléments formels du minimalisme américain ou même de l'arte povera italien. Cependant, à la différence de ces deux tendances, Mona Hatoum a réussi à insérer dans ses oeuvres des contenus sociaux et politiques, sans pour autant les transformer en bannière d'un militantisme.



Nayara Gil Condé



[1] Mona Hatoum, dans un entretien avec Christine Van Assche en juin 1994.