![]() | Nationalité française Né en 1968 à Fontenay-aux-Roses (France) Vit et travaille à Rennes (France) | Biographie Bibliographie Liste expositions |
Né en mai 68 à Fontenay-aux-Roses, Martin Le Chevallier fait ses études à l'Ecole Supérieure d'art graphique (ESAG), puis à l'Ecole nationale des Arts décoratifs de Paris. Il entame, en 1989 une activité de graphiste indépendant. A partir de 1996, il entreprend des recherches personnelles autour de questions sociales et politiques qui débouchent sur l'affichage sauvage de ses propres affiches et développe un travail portant un regard critique sur les idéologies et les mythes contemporains. Il est également co-directeur artistique du journal Libération.
Sa première pièce, le cédérom Gageure 1.0 (1999), une mise en forme labyrinthique du discours de l'entreprise, le conduit à explorer les possibilités de l'interactivité. Il conçoit ainsi des jeux (Flirt 1.0, 2000, un jeu de séduction constitué d'extraits de films noirs américains, puis Vigilance 1.0, 2001, un jeu de vidéo-surveillance), et des vidéos interactives. Lors de sa résidence à l'Académie de France à Rome en 2000-2001, il réalise ainsi Félicité, évocation d'une société utopique et oisive, puis Oblomov, adaptation minimale du roman de Gontcharov. Ce cycle de vidéos interactives se clôt avec Le Papillon (2005), récit d'une existence bouleversée par l'impatience du spectateur.
Les représentations qu'il propose de notre époque sont souvent constituées des outils et des processus qui la caractérisent. Il évoque ainsi les pathologies consuméristes par un serveur vocal téléphonique (Doro bibloc, 2003) ou l'utopie sécuritaire par une bande-annonce de ce qui nous attend (Safe society, 2003). En 2007, il réalise pour la Fiac un "article de foire", un polyptyque en bois peint rendant un hommage ironique à la politique de Nicolas Sarkozy (NS). Dans ses dernières pièces, il s'emploie à fonder ces représentations sur une interférence avec la réalité. C'est ainsi qu'il a demandé à un cabinet de consulting de lui proposer une stratégie de conquête de la gloire (L'audit, 2008), qu'il s'est rendu en procession à Bruxelles pour y présenter un drapeau européen miraculé (The Holy Flag, 2009), qu'il a entrepris de sécuriser un bassin du jardin des Tuileries à l'aide de petits bateaux de police télécommandés (Ocean Shield, 2009) ou qu'il a installé un télescope touristique au-dessus d'un hypermarché (exposition "ralentir ses battements de paupières", 2010).
En contrepoint à ces projets contextuels, il poursuit un travail plus cinématographique. Ainsi L'an 2008 (2010), à la fois film et installation, propose un récit picaresque de la mondialisation.