Modulations, 1998
Betacam numérique, PAL, couleur, son
Modulations est un film documentaire d'une heure dix sur les racines et les évolutions actuelles de la musique électronique.
Après plus de 300 interviews de musiciens, de théoriciens, de techniciens et de scientifiques, Iara Lee livre en 1998 un film qui retrace une histoire de la musique et de la culture électronique au XXème siècle.
Elle s'appuie sur les travaux de pionniers de la création artistique et musicale, comme Luigi Russolo et son manifeste “L'art des bruits”, John Cage, Karlheinz Stockhausen ou encore le français Pierre Henry, et établit les filiations qui les unissent à des musiciens évoluant dans des univers musicaux plus contemporains et très différents tels que la disco de Giorgio Moroder, le hip-hop funky d'Afrika Bambaata ou la pop électronique de Moby ou d'Orbital.
A ces références musicales jouissant d'une large notoriété, se mêlent aussi des interviews de personnalités de la culture musicale underground, dont Iara Lee précise qu'elle a dû batailler pour obtenir la confiance.
Iara Lee dresse aussi un parallèle entre la culture collective créée par ces musiques et l'usage des drogues, différentes selon les époques et influant sur les modes de vie.
La forme même de ce film s'adapte à son sujet, et bien loin d'un montage linéaire et chronologique, Modulations se compose comme un jeu de collage (ou cut-up) des interviews collectées et des captations de concerts, de performances et de fêtes collectives.
La bande son du film a été créée par un DJ et non par un monteur son traditionnel, la priorité étant donné à la synergie entre les images et la musique.
Modulations connait une postérité sous la forme d'un projet multimédia avec une collection de disques[1], d'un livre[2] et d'un site internet[3].
Laëtitia Rouiller