Das im entwischen erwischte, 1983

U-matic, PAL, couleur, son


Les perceptions d'une nuit d'insomnie, rythmées par la fureur sonore des cauchemars du cinéma, donnent à voir, après le rituel du coucher, les obsessions du rêve. Rêve profond ou rêve diurne où s'entrechoquent des chants du Burundi et la symphonie des Oiseaux d'Hitchcock, la Chevauchée des Walkyries de Wagner repris dans le film Apocalypse Now, et les cris de terreur d'une femme dans la nuit, le chant de la terre et du sang, l'histoire de quelques défaites, tout ceci entre les mouvements obscurs du corps de l'artiste happé par la peur, coupé en deux par le faisceau de ses projections. La fente, encore et toujours, écarte aux bords de son cadre, de chaque côté, l'image et le son off, figure plus que jamais ses hantises invisibles.


Stéphanie Moisdon
(Texte extrait du catalogue 'Vidéo et après', éd. Centre Pompidou/ éditions Carré, 1992)