¡Nadie puede salir, nadie puede salir!, 2001

Betacam SP PAL, 4/3, noir et blanc, son


Cette œuvre fait partie d'une série de huit bandes intitulée La isla en peso, également présentées sous forme d'installation. Cette série fait référence au poème de Virgilio Pinera, écrivain et poète cubain né à la Havane en 1912, interdit de publication dans son pays jusqu'à sa mort en 1979. Ce long poème évoque de manière forte la lourdeur du sentiment d'insularité et l'impossibilité de s'échapper d'une île. Il ne s'agit pas pour Tania Bruguera d'illustrer ce poème, écrit en 1943, mais plutôt de faire resurgir, plus de soixante ans après, un ensemble de sensations encore persistantes en réinterprétant le langage poétique en métaphore physique et visuelle. Comme les autres bandes de cette série, Nadie puede sali ,nadie puede salir ! est construite selon le même principe : d'abord le titre (un vers du poème de Pinera), puis apparition du visage de l'artiste, suivi de l'accomplissement d'une action à la fois physique et symbolique en relation avec le titre de la séquence : s'empoigner par la chevelure pour se renverser la tête et basculer en arrière. L'utilisation du gros plan, du ralenti et du noir et blanc accentue la dimension performative de cette œuvre ainsi que sa puissance d'évocation.

Etienne Sandrin